Conférence organisée pour la SHG le le 6 février 2007 à la Médiathèque de Gentilly par

Virginie Capizzi, doctorante en histoire contemporaine à l’EHESS


© Tous droits de reproduction, de diffusion et de publication à des fins commerciales ou non réservés par l'auteur et la SHG.

Toute citation courte doit être placée entre guillemets et accompagnée de la mention de la source et du nom de l’auteur.

 

Paris annexe les hameaux de Gentilly en 1860 : une fatalité historique ?

 

 

 

Au commencement, étaient les fortifications de Paris…

Une enceinte militaire fortifiée au beau milieu de l’espace communal, un mur à traverser pour se rendre à la Maison Blanche ou à la Glacière, alors hameaux dépendant de la commune… C’est ce qu’a connu, pendant vingt années, Gentlily, avant de perdre plus de la moitié de son territoire. C’est cette histoire que je vous propose de découvrir ou de redécouvrir ensemble.

De la fin du XVIIIe siècle jusqu’à 1840, Paris est clairement délimitée par le Mur des Fermiers Généraux, construit entre 1785 et 1797, qui sert de limite juridique et fiscale à la ville. En 1840, le Ministère Thiers commence la construction d’une nouvelle enceinte fortifiée, au-delà de ce premier mur, dont la vocation est militaire : il s’agit de protéger la capitale.

Rupture violente de l’espace et du paysage, les fortifications bouleversent radicalement la vie des communes et de la capitale sans entraîner immédiatement de changements dans les structures administratives. La nouvelle enceinte englobe onze communes de banlieue appelées aussi communes suburbaines, qui sont à l’époque des villages, comme Belleville, Passy ou La Villette. Mais les fortifications viennent aussi couper treize communes en deux ; c’est le cas de Montrouge, par exemple, et de Gentilly.
Cependant, les limites de Paris, de Gentilly et des autres communes n’ont pas changé ; la Glacière et la Maison Blanche, hameaux de Gentilly désormais englobés par l’enceinte, continuent à faire partie de la commune.

 

 


Tableau d’assemblage de Gentilly, plan cadastral de 1846.

En rouge, le tracé de l’enceinte de Thiers à Gentilly : au sud, le village historique ; au nord, les hameaux de la Glacière (ouest) et de la Maison Blanche (est).


Lieu de conservation original : Archives communales de Gentilly ; Service reproducteur : Service régional de l’Inventaire d’Ile-de-France, n° phototype : 97940426V, réf. : IVR11_97940426V, crédit photo : © Inventaire général, ADAGP, 1997 ; reproduction soumise à autorisation,


http://www.culture.gouv.fr/culture/inventai/presenta/bddinv.htm



Le bastion 84 (85?), faction du 16 octobre 1870, Félix Bracquemond, croquis du 16 octobre 1870.


Source : Gallerie numérique de la New York Public Library, digital image ID : 1128852 , standard reference : B197(I/III),

 

http://digitalgallery.nypl.org

 

 

 

 

 

Paris et son mur d’enceinte


Le Paris d’avant l’annexion est figuré avec ses arrondissements anciens (de I à XII) ; les fortifications de Thiers sont figurés par un liseré festonné vert.


Source : Atlas des départements et colonies, Paris Migeon, éditeur rue des Arcis, dessinateur et graveur Artus, sans date (av.1860), Archives départementales du Val-de-Marne, cote 6 Fi A Paris 1

Texte de la conférence
Annexion 1860 à Gentilly.pdf
Document Adobe Acrobat 579.8 KB